Ces photographies d’Antelope Canyon qui semblent les plus proches des Nymphéas de Monet avec lesquels la série de pastels de l’artistes partage pourtant les formats allongés et l’usage de procédés variés pour rendre la lumière et les ombres colorées. On sait, en effet, que les salles de l’Orangerie, conçues pour accueillir les longs panneaux que le peintre avait offerts à la France après l’Armistice de 1918, furent parfois rapprochées d’une crypte, de la chapelle Sixtine ou de la cathédrale de Chartres, en un mot, d’un espace sacré. Les grandes images d’Antelope Canyon placent tout autant le spectateur au cœur d’une cavité dont la dimension sacrée, ou seulement symbolique, servie par l’appel de la lumière, est évidente. Elles l’immergent dans un espace contemplatif où le regard est à peine troublé par l’irrégularité des surfaces ou les brisures de la roche. Elles ont un pouvoir d’absorbement du spectateur que les autres travaux de l’exposition semblent, au contraire, refuser.
Etienne Hatt