« Transfer » interroge notre croyance vis à vis des images et de ce qu’elles représentent.


De prime abord, cette série montre des lieux sans réel intérêt et souvent vide. Il s’agit en fait de captures d’écran réalisées sur internet grâce au logiciel Street View. Tous ces lieux ont pour particularité d’être référencés comme étant des endroits hantés par des esprits. Le protocole de l’artiste est méthodique, il part d’une rumeur sur la « toile » et remonte la piste tel un journaliste, puis tente de retrouver ces lieux sans quitter son bureau avec les éléments dont il dispose. Il capture ainsi des paysages où il se serait passé quelque chose de paranormal. Après avoir minutieusement sélectionnées les prises de vue quasi-anonymes du camion de Google maps, Nicolas Dhervillers les tire d’une imprimante classique sur un format A4. Il applique ensuite un liant acrylique sur un papier aquarelle et transfert les images de mauvaise définition sur ce papier noble. Grace à un bidon d’eau sainte de Lourdes acheté sur internet, il humidifie la partie supérieur du papier et gratte tout doucement les résidus de papier blanc, laissant ainsi l’encre se révéler. L’image rappelle une gravure ou une photographie ancienne. Se joue une inquiétante étrangeté.